Résumé
Dans un dernier élan de reconnaissance massive de l’État de Palestine, les nations ont démontré leur attachement à une solution modérée de la question. Trop tôt ou trop tard ? là n’est pas le débat lorsque la survie d’une civilisation de progrès ne dépend plus que de sa capacité à respecter ses propres règles morales. Comme un dilemme déposé au ban de l’humanité dont le dessein macabre accable la jeunesse trahie et sacrifiée, Gaza la martyre, restera le symbole d’une civilisation déchirée entre le rayonnement de ses principes éthiques et la fureur de ses dogmes ethniques.
Dernier acte de ma Lettre adressée aux nations après deux ans d’un cauchemar sans fin.
Ô peuples et leadeurs des nations du monde,
Voici que je vous adresse mon dernier acte, alors que je vous vois, émergeant optimistes des extrêmes abysses. Ce qui est fait persiste, mais ce qui reste à faire subsiste. Même si vous avez encore beaucoup à apprendre de l’histoire, vous seuls pouvez tracer votre voie quelle que soit celle qui vous a été écrite. Je vous félicite pour vos mobilisations collectives, pour vos initiatives, pour votre résistance et votre détermination. Vous, peuples et leadeurs des nations du monde, pouvez démontrer qu’à force d’union et de persévérance, triomphe la justice.
Parmi les États-nations, une majorité écrasante reconnaissent à présent l’État de Palestine. Vous-même, Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française, avez franchi le pas ce 22 septembre 2025, à New York, lors de votre discours en liminaire de la Conférence internationale de haut niveau (Annexe1). Une grande première, un discours historique pour marquer la dernière session d’un long processus fondé par l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États (Annexe2). Disons-le honnêtement, vous avez été à la hauteur de votre rencontre avec l’histoire. Ceci étant, cette reconnaissance massive des nations qui montre à quel point tout est relatif, m’oblige à mon tour à repenser une résolution durable au plus près des dernières dérives.
Alors que dans le même temps un dessein apocalyptique se déroule depuis près de deux ans dans la Bande de Gaza, vous, leadeurs des nations, avez élaboré une feuille de route dans la Déclaration de New York [1]. L’effort que vous apportez à ériger une solution équitable ne doit pas faire oublier la situation catastrophique qui règne dans l’enclave. À Gaza, coule encore le sang des enfants dans un holocauste d’innocents. Pensez-vous qu’il y ait encore sujet à négocier ? Au-delà des narratifs de-ci delà et des éléments de langages propagandistes, le droit international et humanitaire est clair.
Ô nations, vous semblez mûries de vos maintes épreuves - mais, non, je vous le dis, il n’y a rien à négocier d’autre que le respect des règles par tous et pour tous. Quelle que soit la solution qui vous anime, vous en êtes désormais les garants jusqu’à ce que le temps de la paix vienne. Mon mandat ? écrire quelques mots, quelques lettres pour accompagner vos décisions communes dans ce douloureux litige qu’est celui du Proche-Orient. Voici donc les dernières notes que je laisse à votre appréciation en attendant qu’un temps nouveau vienne. Je vous lègue le projet Nouvelle Alliance de Palestine comme un dôme structuré, non pas de fer, mais assez solide pour préserver durablement un négoce pacifique à la question, notamment dans les aspects religieux qui font défaut à la Déclaration de New York (Point42). Inspirez-vous-en ou pas.
Aux peuples du monde, qui d’une seule voix se sont élevés avec courage pour dénoncer ces méprisables crimes contre l’humanité, je partage avec émoi les souffrances de ces dernières années. Vous vous êtes vêtus de cette cause juste et légitime. Vous êtes une génération d’espoir qui bravez les obstacles au nom de la vie, qui résistez au silence jusqu’à ce qu’il plie sous le poids du remords. Jamais dans l’histoire, jusqu’à ce jour, une civilisation humaine ne s’était effondrée par l’extermination de sa propre jeunesse. Ô peuples et leadeurs des nations, tôt ou tard, vous l’emporterez, j’en suis convaincue, car il y a plus de 70 ans, vous avez bâti un monde basé sur des règles morales communes à tous. Ainsi, mon dernier acte aux nations, jusqu’à ce que le temps vienne.
Acte III,
correspondance nationale
Destinataire :
• Palais de l’Élysée | A l’attention de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française.
Copie faite à :
• Haut-Commissariat aux droits de l’homme | Volker Türk, Haut-commissaire aux droits de l’homme.
• Cour Pénale Internationale | Karim A. A. Khan, Procureur de la Cour pénale internationale.
Acte II,
correspondances internationales
- Karim A. A. Khan, Procureur de la Cour pénale internationale.
- Volker Türk, Haut-commissaire aux droits de l'homme.
- Antonio Guterres, Secrétaire général aux Nations Unies.
- Hissein Brahim Taha, Secrétaire général de l'Organisation de la Coopération Islamique via l'ambassadrice Nassima Baghli de la délégation permanente auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.
- Mahmoud Abbas, Autorité palestinienne de l'État de Palestine, via l'ambassadrice Hala Abou-Hassira de la Palestine en France.
- Benyamin Nétanyahou, Premier Ministre de l'État d'Israël, via l'ambassadrice Alona Fisher-Kamm d'Israël en France.
- Joe Biden, Président des États-Unis, via l'ambassadrice Denise Bauer des USA en France.
Acte I,
du fleuve à la mer.
Dans le conflit israélo-palestinien, se conjuguent visiblement deux points de vue. L'un abstrait, défini et reconnu dans le droit commun aux Nations, notamment à travers la cour pénale internationale (CPI) qui déclare l'État de Palestine souverain sur son territoire comprenant la Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem-est néanmoins sous occupation belligérante ; l'autre point de vue plus concret sur le terrain, s'alimente des failles utopiques des systèmes internationaux en maintenant la vision ségrégationniste d'un seul État politique dominant du fleuve à la mer. Dès lors, toute forme de domination est conditionnée au droit universel de résistance à l'oppression. Autant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination est résolument acquis, autant l'ingérence politique des gouvernements occidentaux dans le conflit israélo-palestinien conditionne leurs propres sociétés à la désobéissance civile en appel au fondement de l'article 28 de la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations Unies.
– Article 28 –
« Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet ».